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Dimanche 19 Juillet 2015 – Journée nationale du souvenir

 Le Dimanche 19 Juillet 2015 a eu lieu à la

Synagogue RACHI de Troyes

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LA JOURNEE NATIONALE A LA MEMOIRE DES VICTIMES DES CRIMES RACISTES ET ANTISEMITES DE L’ETAT FRANÇAIS ET D’HOMMAGE AUX JUSTES DE FRANCE et la Commémoration de la grande rafle du Vel d’Hiv

A l’intérieur de la Synagogue puis devant la plaque souvenir, en présence du représentant de Madame la Préfète de l’Aube, de Mme Philippon, représentante du Conseil départemental, de M. Sebeyran, représentant de la Ville de Troyes, de Mme Saublet, représentante du Grand Troyes et des autorités civiles, militaires et religieuses de Troyes et de l’Aube, un kaddich fut récité.

Les membres des conseils d’administration des associations communautaires vous remercient pour la présence de tous à cette cérémonie émouvante.

Discours de M. René Pitoun, Vice président de la Communauté Isralélite de Troyes et de l’Aube.

Monsieur le Représentant de Mme la Préfète,

Monsieur Marc Sebeyran, représentant Monsieur le Maire de Troyes, François Baroin,

Madame Elisabeth Philippon, représentante Monsieur Philippe Adnot, Président du Conseil Départemental de l’Aube,

Messieurs les représentants des autorités religieuses,

Mesdames et Messieurs les Présidents des Associations des Déportés,

Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations et d’institutions,

Mesdames et Messieurs,

Il y a soixante-treize ans, les 16 et 17 juillet 1942, plus de 13.000 juifs, dont 4 000 enfants étaient arrêtés lors de la rafle du Vél d’Hiv, à Paris. Ils furent « parqués dans le Vélodrome surpeuplé, sous une verrière chauffée à blanc, sans aucune structure d’accueil, sans sanitaires aménagés, sans eau, sans lait pour les petits, alors qu’il faisait très chaud, et dans un brouhaha continu… »

Avant d’être transférés à Pithiviers et Beaune la Rolande puis vers leur destination finale : Auschwitz. Une infime minorité survivra à cet enfer.

Même si la France a reconnu tardivement son implication dans la shoah, il y a vingt ans, par la voix du Président Jacques Chirac, la plaie ne se refermera jamais. Même si les derniers survivants disparaissent inéluctablement, leurs témoignages resteront gravés dans la mémoire de la Nation.

Après-guerre, le Judaïsme français, grâce notamment à l’action exemplaire des dirigeants de l’institution consistoriale, a pu se reconstruire puis trouver unnouvel essor avec l’accueil des Juifs d’Afrique du Nord, des « Juifs d’Orient, » contraints de quitter leur terre natale, en pays d’Islam, sous la pression antisémite.

Pendant quelques décennies, la phrase « être heureux comme D. en France » avait retrouvé tout son sens.

Depuis l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006, torturé et assassiné parce qu’il était juif, une nouvelle page s’est ouverte pour la communauté juive de France, marquée à nouveau par les drames et le sang. Les paroles de haine se sont libérées, sous couvert d’antisionisme, et les actes antisémites se sont multipliés. Chaque année un nouveau pic dépasse le précédent qui semblait pourtant déjà exceptionnel.

L’année dernière en janvier, pendant les « jours de colère, » et plus tard en juillet, pendant les manifestations de soutien au mouvement terroriste Hamas, par deux fois, nous avons entendu dans les rues de Paris les cris de « Mort aux Juifs » ou « Juifs, dehors, la France n’est pas à toi » , cris de sinistre mémoire qui ont glacé le sang des rescapés de la Shoah, eux qui n’auraient jamais imaginé que cette haine puisse à nouveau salir la France, à visage découvert.

Ce que nous croyions définitivement révolu a de nouveau frappé : des juifs français ont été assassinés parce qu’ils étaient juifs. Une différence essentielle avec le passé : ils ont été assassinés, sur le sol français, par des français qui haïssent la France… Il y eut Toulouse en 2012, avec l’exécution de sang-froid de trois enfants juifs et d’un enseignant après l’assassinat de trois militaires français à Montauban. Puis ce terrible début d’année 2015 avec la tuerie de l’Hypercacher, à la suite de celle de Charlie Hebdo.

A la barbarie nazie s’est substituée une nouvelle idéologie barbare dont la vocation exterminatrice ne laisse aujourd’hui plus aucun doute et qui a pour nom l’islamisme radical. Seul signe d’espoir, les dirigeants de notre pays, comme tous ceux du monde civilisé, ont enfin pris conscience de la nécessité de combattre ce danger mortifère qui vise l’ensemble de nos démocraties.

Des mesures d’exception ont été prises pour assurer la sécurité des lieux de vie de la communauté juive, mesures qui ont permis d’apaiser quelque peu l’inquiétude lancinante de chaque père et mère de famille quant à l’avenir de leurs enfants. Comment, le Peuple français, qui a su réagir de façon extraordinaire le 11 janvier dernier, pourrait désormais rester indifférent aux drames qui frappent les victimes d’attentats islamistes partout dans le monde et qui ciblent prioritairement les Juifs en Europe ?

6 millions de juifs européens dont 76 000 juifs de France ont été déportés et assassinés durant la Shoah. Les Juifs sont présents en France et en Europe depuis 2.000 ans. Les Juifs ont toujours gardé foi en la France. C’est la France, patrie des Droits de l’Homme, la France des Justes et des Résistants, que les « Juifs d’Orient » ont élue pour construire l’avenir de leurs enfants. C’est en France que ceux des juifs français qui veulent continuer de faire vivre le Judaïsme à la française resteront. Aujourd’hui comme hier, nous continuerons à nous battre, à résister, contre tous les périls qui nous guettent et portent atteinte aux valeurs universelles de la République.

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